jeudi 22 mars 2012
Sylvaine Dufour, représentante du collectif Colibris à Concarneauqui organise le forum invitant à réfléchir aux actions à mettre en place localement « pour améliorer le quotidien ».
« Tous candidats »
« Soyons tous candidats au changement ». C'est l'appel lancé par Sylvaine Dufour, à Concarneau. Un programme qui s'appuie sur le forum « Transformons nos territoires », organisé par le mouvement Colibris au Centre des arts, le 31 mars et le 1er avril. Le principe de cette campagne originale : pour illustrer son engagement, une photo, un slogan et une affiche comme celles des candidats à l'élection présidentielle. Seule différence, les visages affichés sur les murs sont ceux de citoyens qui s'impliquent pour changer les habitudes de consommation dans leur secteur. « Le but est de fédérer toutes les personnes du secteur qui sont déjà engagées aussi bien dans les AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne, N.D.L.R.) ou les associations bio et qui ont adopté une démarche écologique », présente Sylvaine Dufour.
Pourquoi Concarneau ?
Après un forum à Trémargat (Côtes-d'Armor) auquel elle a assisté l'année dernière, Sylvaine Dufour a eu l'idée de délocaliser la manifestation sur les bords du Moros.« J'ai rencontré des Concarnois sur place, ça a fini de me convaincre », explique-t-elle. La démarche emboîte le pas à Pierre Rabhi, candidat à l'élection présidentielle en 2002, qui est à l'origine du mouvement. Apolitique, le collectif a pour fil conducteur le développement durable et les questions qui en découlent. « L'idée est que chacun apporte sa pierre au changement, explique Sylvaine Dufour. Nous sommes consommateurs, nous devons devenir des acteurs. » Défendant les valeurs humanistes, un brin révolutionnaires, ils organisent des forums partout en France. Baba cool ? Sylvaine Dufour s'en défend : « Nous rassemblons tous les horizons socioprofessionnels. »
Des actions concrètes
Colibris organise un forum de deux jours au Centre des arts pour réfléchir aux actions à mettre en place localement « pour améliorer le quotidien ». Au centre des discussions : alimentation, urbanisme, économie ou éducation. À Concarneau, on planche sur la mise en place de systèmes d'échanges, l'extension de la circulation à vélo et l'aménagement d'espaces publics de type agora.
Créer une monnaie
La création d'une monnaie locale pour Concarneau et son pays est l'une des idées défendue par Colibris. Son nom : la sardine, clin d'oeil au poisson bleu qui a fait les heures dorées de Concarneau. Rien à voir avec le menhir, la monnaie d'échange instaurée par le réseau de systèmes d'échanges locaux (SEL). « La sardine, ce serait une monnaie que nous avons choisie, contrairement à l'euro, commune à toutes les villes qui auront décidé de l'adopter », poursuit-elle. Selon le collectif, une sardine vaudrait un euro. « Nous avons pris contact avec certains commerçants de Concarneau, ils sont assez réceptifs », confie Sylvaine Dufour, consciente que la mise en place d'un nouveau système de monnaie prendra du temps. Le but affiché est d'inciter à consommer directement auprès des producteurs et des artisans locaux. L'occasion de sortir du système ? « C'est plutôt la volonté de s'intégrer dans son propre système. »
Julien COQUET.
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