C’est dans l’ambiance ensoleillée du bistrot le Babylon café, rue des
dames, que j’ai payé mes deux premiers cafés suspendus. Attablée avec mon amie
Elsa, Oswaldo et Alain, nous avons partagé un moment de vie. Bavardages et
plaisanteries entre des gens qui ne se connaissent pas, voilà de quoi était
faite notre conversation.
Quelques heures auparavant, Elsa et moi avons croisé ces deux hommes sur le
passage des portes Mordelaises. Ils ont entamé la conversation en nous mettant
en musique des poèmes de Baudelaire. Quelques accords plus tard, je leur
proposais de boire un café.
Cette idée que nous évoquions pendant les rencontres colibris ne s’est pas
réalisée en un coup de baguette magique. Nous nous posions la question de
savoir comment « prendre le truc ». Le truc, c’est bien de cela dont
il s’agit puisqu’en France, ce geste qui parait simple, ne nous est pas
habituel. Alors que Stéphanie nous évoquait la simplicité et l’évidence que
cela représente de payer ou de consommer un café suspendu pour son ami
napolitain, j’ai dû écumer quelques bistrots avant de savoir comment m’y
prendre.
Les conditions qu’il fallait réunir étaient multiples. Entre autres :
un bistrot ouvert la journée, dans un quartier de mixité sociale. Autre
difficulté : il y a des cafés suspendus offerts mais personne pour les
consommer !
Et finalement, c’est en allant faire un pas vers les gens dans la rue tout
est devenu évident : Ils ont choisi le bistrot (un parmi ceux auquel
l’accès ne leur est pas interdit : Eh oui ! j’avais pas pensé à
celle-là !!!), je leur ai payé un café, je leur ai parlé du concept, j’en
ai parlé à la patronne du bar, j’ ai dit à Alain et Oswald que j’allais payer
deux autres cafés, qu’ils pouvaient revenir quand ils le souhaitaient. Et puis
c’était fait !
Nous étions deux, cela a peut être facilité le contact. J’ai mis un point
d’honneur à ne pas évoquer le terme de pauvres, de sans-abris, de gens qui
n’ont pas les moyens, par pudeur certainement. J’ai accentué sur le fait que
cela me faisais plaisir, tout simplement.
Après avoir tourné « le truc » dans tous les sens, avec Colibri,
avec des amis, une question revenait : fallait-il aller voir les patrons
de bistrots en premier ou les gens dans la rue ? Un peu cette
vieille légende de la poule et de l’œuf en fait !
Deux belles rencontres, un bon moment partagé, une initiative lancée.
La page facebook du café suspendu à Rennes c’est ici
D’autres y ont pensé aussi : la boulangerie RICHEUX à Rennes, voir
son site.
On peut aussi aller :
Au Café Babylone, 12 rue des Dames: sa
page facebook
Ou bien à la Kitchenette , 2 rue Jules Simon : sa page facebook
Mais surtout, il faut que les gens sachent qu’ils peuvent aller consommer.
C’est un café mais ça peut être une soupe, un sandwich, une salade, une
assiette,…
L’initiative est lancée, tant mieux. Mais elle reste fragile si on ne la
fait pas vivre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire